La découverte du LSD
Le LSD est découvert en 1938 par un chercheur allemand : Albert Hoffman, au sein du laboratoire Sandoz. Lorsqu’il découvre le LSD, Hoffman mène des recherches sur l’acide lysergique. Il en synthétise alors 27 dérivés, jugés sans intérêts aucun pour la médecine. Mais en avril 1943, il décide de réitérer ces synthèses, qu’il juge expédiées. Lorsqu’il arrive au 25ème dérivé de l’acide lysergique, il est pris de vertiges et d’hallucinations. Il suspecte alors la molécule qu’il appelle LSD-25, d’être à l’origine de ses maux. Afin de vérifier son hypothèse, il ingère 250 microgrammes de LSD-25. Cette dose est trois fois supérieure à celle utilisée de nos jours par les consommateurs de ce stupéfiant, qui est de 80 à 100 microgrammes. Cette expérience est beaucoup plus intense que la précédente, ce qui confirme son hypothèse.
Albert Hoffman |
Les recherches menées sur le LSD
Suite à cette découverte, de nombreux scientifiques se sont intéressés au LSD-25 entre les années 1950 et 1960, à des fins médicales. En particulier, en 1952, deux schémas thérapeutiques sont proposés à l’aide du LSD.
- 1ère thérapie : la thérapie psycholytique, mise en œuvre surtout en Europe, cette méthode consiste à administrer des doses moyennes de LSD sur plusieurs jours à intervalles de temps régulier. L’expérience vécue par les sujets sert de moyens d’aide à la thérapie collective, sur des thèmes tels que l’alcoolisme et la dépression.
- 2ème thérapie : la thérapie psychédélique. Elle est mise en œuvre aux Etats-Unis. Cette méthode consiste à administrer une forte et unique dose de LSD afin de déclencher un choc qui peut servir de point de départ à une restitution de la mémoire et de la personnalité en cas de réussite.
D’autres recherches portant sur le LSD ont été effectuées dans le domaine de la médecine. Elles ont été menées sur des animaux afin de découvrir les propriétés exactes du LSD. De nombreux animaux en sont morts. Les chercheurs ont donc mené de nouvelles expériences sur des sujets humains, avec ou sans leur autorisation. On peut prendre pour exemple l’affaire du Pont-Saint-Esprit, très controversée, qui met en cause la CIA. De nombreux journalistes et auteurs essaient encore aujourd’hui de mettre au clair cette affaire.
Etude scientifique du LSD
Effet à court terme visibles sur l'organisme :
PERCEPTUELS
- Sentiment de dissociation de son corps et/ou de son esprit
- Hallucinations visuelles (modification des formes et des couleurs)
- Hallucinations auditives
- Distorsion de la perception (sens qui permet de connaitre sa position dans l’espace)
PSYCHIQUES
- sautes d'humeur
- difficultés de concentration
- altération du jugement
- altération de la mémoire
- résurgence des souvenirs récents ou oubliés
- euphorie
PHYSIQUES
- étourdissement
- augmentation du rythme cardiaque, de la tension artérielle, et de la température corporelle
- dilatation des pupilles
- diminution de l'appétit
- des frissons/tremblements
- coordination réduite
- insomnie
- difficultés respiratoires
- sueurs
- nausées
- diarrhées
- frissons
Les troubles perceptuels
Euphorie
La sérotonine est un neurotransmetteur, c'est-à-dire une substance transmettant l'influx nerveux entre les neurones. La sérotonine est fabriquée par les neurones sérotoninergique. Ces neurones sont très peu nombreux dans le cerveau. Le retrait de la sérotonine de la synapse (jonction entre deux neurones, v. schéma) dépend directement de la présence ou absence de substances comme les drogues, les antidépresseurs etc. Des études sur les effets des drogues psychédéliques sur le cerveau ont montré que celui-ci réagit aux molécules de LSD comme s’il s’agissait de la sérotonine, neurotransmetteur que l’on sait impliqué dans les sensations de faim, de soif, de sommeil et les émotions, et ce, parce que leurs structures moléculaires sont très proches.
Le LSD est donc un agoniste de la sérotonine.
Molécule de sérotonine (à droite), molécule de LSD (à gauche) |
Dans le cas de la synapse à sérotonine, les sites récepteurs sur la cellule réceptrice sont conçus pour recevoir la sérotonine. Pour faire simple, la sérotonine est notre antidépresseur naturel.
Donc lors de la prise de LSD, la molécule de LSD se fixe sur les autorécepteurs régulateurs de ces neurones, supprimant ou diminuant fortement l’émission de sérotonine.
Or cette sérotonine freine l’activité des neurones noradrénergiques -La noradrénaline joue le rôle d'hormone adrénergique (neurone qui libère ou reçoit de l’adrénaline) et de neurotransmetteur. C'est une catécholamine (molécule jouant le rôle d’hormone ou neurotransmetteur) comme la dopamine ou l'adrénaline. Elle joue un rôle dans l'attention, les émotions, le sommeil, le rêve et l'apprentissage. Ainsi le LSD est un puissant inhibiteur de l’activité électrique des neurones du raphé (ensemble de structures sous-corticales du cerveau, présentes au niveau du bulbe rachidien, du pont et du mésencéphale, et responsables du système sérotoninergique).
Conséquence immédiate : la noradrénaline est libérée en grande quantité dans tout le cerveau et provoque un éveil mental très prononcé avec euphorie ou au contraire peur panique.
Hallucinations visuelles
Le LSD se fixe en quantité importante sur les récepteurs de neurones du corps géniculé latéral. Le corps géniculé latéral est une partie est une partie du cerveau (le thalamus) qui traite l'information visuelle provenant de la rétine. Le corps géniculé latéral reçoit l'information directement de la rétine et envoie des projections dans le cortex visuel primaire. Le LSD modifie considérablement le fonctionnement des circuits neuronaux dont le neurotransmetteur est la sérotonine.
Hallucinations auditives
Le LSD joue sur la neurotransmission sérotoninergique entre l’oreille et le cortex auditif dans le lobe temporal.
Distorsion de la perception, sentiment de dissociation entre corps et esprit
Le LSD joue ici sur la sérotonine présente dans le cortex cérébral qui joue un rôle dans l'humeur, l'apprentissage et la perception ; ainsi que dans le locus coeruleus, considéré comme un « détecteur de la nouveauté », parce qu'il reçoit les données sensorielles provenant de toutes les parties du corps.
Les troubles physiques
Syndrôme sérotoninergique : excès de sérotonine au niveau cérébral
Le syndrome sérotoninergique est dû à un excès de sérotonine au niveau cérébral : overdose d’antidépresseurs, de drogues hallucinogènes (LSD)…
Les symptômes rappellent ceux d'une grave forme de psychose hallucinatoire, avec confusion mentale, hypomanie*, s'accompagnant d'agitation, d'une importante contraction musculaire, de tremblements et myoclonies**, de céphalées, d'hyperthermie, d'hypertension, de tachycardie***, de nausée, diarrhées, tremblements, frissons, sueurs… et parfois une attaque de panique, c'est-à-dire un « bad trip » mais sa fréquence est cependant estimées inférieure à 1%.
* trouble de l'humeur.
** contraction musculaire rapide, involontaire, de faible amplitude, d'un ou plusieurs muscles.
*** rythme cardiaque plus rapide que la normale.
Le flashback
Le flashback se caractérise par une réapparition spontanée et imprévisible des distorsions visuelles ou des expériences émotionnelles ressenties au cours d'une consommation antérieure de LSD. Seuls certains sujets en font l'expérience. Le flashback ne semble pas se manifester en fonction de la dose de LSD, et il est susceptible de survenir même après une seule consommation. L’origine et les traitements pour chez qui ces flashback persistent pendant plusieurs années sont aujourd’hui inconnus.